Google rachète Motorola Mobility et ses 25 000 brevets pour $12,5Mds et entre sur le marché de l’électronique grand public

C’est et ce sera certainement LA news high tech de l’année, Google a annoncé hier avoir pris possession de Motorola pour un montant de 12,5 milliards de dollars soit un bonus de +65% par rapport à la valorisation actuelle de la société. Ce choix qui permet à Google de mettre la main sur près de 25 000 brevets signe un virage stratégique majeure pour la firme de Montain view qui entre de ce fait sur le marché de l’électronique grand public dont le seul segment des smartphones représentait 100 milliards de dollars en 2010.

Google et la guerre des brevets

De prime abord, le choix de cette acquisition parait motivé par la volonté de Google de contrer Apple et Microsoft dans la guerre des brevets qui fait rage actuellement. Ainsi avec seulement 2 000 brevets en poche, plus 1 000 suite aux rachats de brevets IBM, et face à la perte de l’appel d’offre pour le rachat des 6 000 brevets Nortel, Google se devait de réagir face une concurrence qui privilégie de plus en plus l’arme juridique à l’innovation produit. Ainsi, fort de 17 000 brevets et 7 500 en cours de validation, Motorola paraissait être la cible idéale pour défendre les positions de Google devant les tribunaux. Cette position se retrouve d’ailleurs dans la déclaration de Larry Page, PDG de Google, qui a annoncé lui même cet achat en précisant : « Notre acquisition de Motorola va accroître la concurrence en renforçant le portefeuille de brevets de Google, qui nous permettra de mieux protéger Android des menaces anti-concurrentielles de Microsoft, Apple et d’autres ».

Google et un tournant stratégique

Mais cet achat qui peut paraître surévalué pour un rachat pur et simple de brevets va aussi à permettre à Google de prendre un virage stratégique profond,  celui de conquérir le marché de  l’électronique grand public, de passer d’une société de service, de développeurs de software, à une société intégrée, verticalisée, maîtrisant la chaîne de valeur de bout-en-bout. Avec une part de marché de 2,4% soit le 8e rang mondial des constructeurs mobile, et un chiffre d’affaire au 2e trimestre de $3,34Mds en hausse de 28% et une perte nette de seulement de $56M, Motorola fait figure de poids lourd de la téléphonie mobile. Motorola bénéficie d’un savoir-faire dans la construction de matériel et dans tous les aspects de logistique, d’assemblage et dans les relations avec les fournisseurs et clients que cela induit. Google a donc choisi d’acquérir l’expertise qui lui manquait pour attaquer le marché des smartphones en direct et pour se battre à armes égales face à Apple. Google pourra ainsi pousser au maximum l’intégration de son système d’exploitation Android et de ses services (Moteur de recherche, Google Maps, GTalk, Google+, Youtube, etc.) avec les mobiles de Motorola et proposer une offre complète et intégrée de mobile et de services associés. Ainsi, sur un marché des smartphones estimé à 100 milliards de dollars en 2010, Google pourra certainement s’octroyer une part importante du gâteau, fort de ses 36% de part de marché sur le marché des OS. Par exemple, Google pourra redynamiser Motorola en Europe où la firme avait choisi de se désengager pour réduire ses coûts, ce qui a eu pour conséquence une baisse de sa part de marché de 16,1% il y a 5 ans à 0,7% aujourd’hui. Cela sera d’autant plus pertinent que Google bénéficiera de la primauté technologique dans le domaine de la téléphonie et ne sera plus contraint de lancer des téléphones quasi dépassés au moment de leur sortie, comme par exemple avec Samsung qui avait préféré privilégier ses mobiles dont le Galaxy S II, au détriment du Nexus S qui fut dépassés quelques mois à peine après sa sortie. Google pourra ainsi maîtriser la chaîne de valeur de bout-en-bout du software au hardware pour proposer les meilleurs téléphones possibles. Enfin, cette acquisition ouvre des portes à Google sur d’autres marché comme celui des tablettes, où Motorola propose déjà le modèle Xoom sous Android Honeycomb, et de la télévision, pour lequel Motorola construit les set-top box des principaux cablo-opérateurs américain. Ainsi, Google pourra pousser son système d’exploitation Google TV et proposer directement ses services avec une offre de boitier OTT. Et pourquoi ne pas à terme imaginer que Google/Motorola proposent des PCs, des liseuses ou des lecteurs mp3, pour pousser des services Google comme Chrome OS, Google Book ou Google Music. Google est donc potentiellement en passe de passer d’un modèle de firme Web dont les activités sont essentiellement financée par la publicité en B2C et la licence en B2B, à une société industrielle qui tirera ses revenus principalement de la vente directe de produits et services.

Une acquisition et des interrogations

Néanmoins cette acquisition ne manque pas de soulever quelques questions. En premier lieu, vis-à-vis des partenaires de Google qui ont choisi d’utiliser Android. Google affirme vouloir maintenir l’ouverture d’Android et laisser l’accès libre à son OS mais on peut facilement imaginer que Google préférera tirer profit des dernières innovations de son OS pour ses propres téléphones, comme ces partenaires ont pu privilégier les meilleurs technologies d’hardware pour leur téléphone au détriment des mobiles proposés par Google. Ainsi, il sera intéressant d’observer la réaction des Samsung, LG ou Sony qui pourront peut-être se tourner vers d’autres systèmes d’exploitation comme Windows phone ou Meego. Dans ce domaine, il sera également intéressant de suivre la réaction des concurrents de Google, Microsoft au premier chef qui devra inévitablement réagir à cette annonce. La firme de Redmond choisira-t-elle de suivre la même stratégie, comme par exmple en prenant possession de Nokia (qui a gagné +16% à la bourse depuis cette annonce !), au risque de limiter ses chances de pousser son OS mobile auprès d’autres constructeurs, ou choisira-t-elle de maintenir sa position actuelle pour justement reprendre la place que Google occupait avec Android ? D’autant, que des rumeurs précisent que Microsoft était également à la table des négociations pour racheter Motorola. Enfin, on peut s’interroger sur la capacité de Google a gérer une telle acquisition. En effet, Google qui a toujours privilégié l’acquisition de start-up, pour des montants limités (mis à part Doubleclick racheté $3,1Mds), réalise ici son plus gros achat. De plus, avec 19 000 employés Motorola Mobility fait presque doubler la masse salariale de Google qui comptait auparavant 24 000 employés. Ainsi, si Larry Page a affirmé vouloir maintenir Motorola comme une entité séparée, il sera inévitablement nécessaire d’encourager l’intégration des équipes Motorola pour créer des synergies entre les 2 sociétés. Le succès de ce rachat pourra ainsi se mesurer à la capacité de Google à gérer cette intégration ou peut-être la société préférera-t-elle démanteler totalement Motorola pour n’en garder que les brevets, ce qui limiterait l’argumentaire au premier point, l’aquisition de brevets, pour délaisser l’opportunité d’intégrer verticalement le marché de l’électronique grand public. L’avenir nous le dira…

Non la messagerie instantanée n’est pas morte !

Windows vient d’annoncer la publication d’une nouvelle version de l’application Windows Live Messenger pour Windows 7.

Cette nouvelle version développée par Miyowa (spécialiste mondial des applications sociales pour mobile) permettra entre autres : une mise à jour du statut en temps réel, l’accès à sa liste de contacts et à leur disponibilité, le tchat avec les  contacts Windows Live Messenger à 2 ou à plusieurs, la possibilité d’inclure des émoticônes dans les messages.

Cette nouvelle est un peu une surprise (au moins pour moi), tant on peut penser que l’usage de la messegarie instantanée est dépassée aujourd’hui. Et bien que nenni ! Le tchat est encore bien développé sur mobile et il semblerait même qu’avec l’avènement des smartphones et ses applications, il retrouve une seconde jeunesse. Ainsi, l’application Windows Live Messenger est la 2e application la plus utilisée sur smartphone juste derrière Facebook et devant Google avec 10% des usages, selon une étude GroupM / SFR Régie.

Et évidemment ce sont les jeunes qui sont le plus friands de ces services (c’est pour ça que ça me paraissait dépassé ! :)). On constate même qu’ils délaissent de plus en plus leur PC pour tchater via leur mobile (après avoir quitté la TV pour le PC, ils quittent le PC pour le mobile, mais où s’arrêteront-ils !). Ainsi, 2M de visiteurs uniques de 15 à 24 ans en France ont utilisé un service de messagerie instantanée mobile en mai 2010 soit une hausse de 45% sur un an, selon ComScore. On comprend ainsi le succès de BlackBerry auprès de cette population, notamment grâce au fameux BlackBerry Messenger.

Ce choix pour Microsoft n’est donc pas anodin. Il souhaite en effet rafler une part du gâteau des usages sociaux sur mobile et ne pas laisser à Facebook (toute) la part du lion. Cette nouvelle application pourra aussi devenir un argument de vente auprès d’une population jeune. D’autant que l’application de messagerie instantanée, comme toute application sociale, et extrêmement virale et que pour rester connecté à sa communauté, le jeune voudra le même portable que ses amis pour pouvoir échanger avec eux…

Reste à savoir pourquoi Microsoft a choisi de faire de Windows Live Messenger une application disponible sur son store plutôt qu’une application native pré-embarquée dans Windows 7, surtout s’il veut en faire un argument de vente.

M6 lance son application sur iPhone et prochainement sur iPad

Après TF1, Canal+ , W9, BFM et France 24, c’est au tour de M6 de proposer son application iPhone / iPod Touch et bientôt iPad. L’application regroupera la diffustion de M6 en live, les contenus en catch-up jusqu’à 2 semaines après leur diffusion de M6 Replay et les vidéos « bonus » de M6 Bonus.

Cette application se démarque de celles des autres chaînes du PAF. En effet, alors que les applications concurrentes proposent généralement de la catch-up uniquement, M6 innove en offrant gratuitement ses programmes en live. M6 va aussi prochainement lancer une application iPad, qui sera optimisée pour la tablette internet et ne se contentera pas d’être un simple portage de l’application iPhone. La qualité des vidéos proposées n’en sera donc que meilleure.

Par ailleurs, cette application se démarque de la stratégie digitale adoptée par M6 jusque là. Alors que sur le Web, les contenus de la chaîne étaient proposés sur des sites dédiés (m6replay.fr, m6bonus.fr, etc.), l’application iPhone/iPod Touch regroupe tous les contenus de la chaîne. Ce choix peut s’expliquer par des différences fondamentales entre la logique du Web et celle des applications mobiles.

Sur le Web, la présence de plusieurs sites permettra de construire un maillage avec des renvois de liens croisés entre les différents sites et ainsi améliorera le référencement naturel de chacun d’eux. Cela est d’autant plus déterminant quand on sait que le point d’entrée principal des sites internet reste les moteurs de recherche. En outre, une offre segmentée permettra un ciblage plus fin de l’audience et augmentera l’inventaire des pages vues par les utilisateurs et donc les revenus publicitaires associés.

Les applications mobiles ne suivent pas la même logique de référencement. Au contraire, il est beaucoup plus difficile de gagner en visibilité sur les stores d’applications où les applications sont noyées dans la masse. Ainsi, concentrer tous les contenus sur une même application permettra d’accroître le nombre de téléchargements, même si les utilisateurs ne sont intéressés que par un type de contenu, et donc la visibilité de l’application qui pourra entrer dans le « top » des applications les plus téléchargées. Dans le cas de M6, cette logique est un peu moins vraie puisque la chaîne pourra aussi communiquer sur son application directement dans ses programmes télévisés. Par contre, ce choix va permettre de créer des liens et des rebonds entre les contenus, impossibles à faire entre 2 applications séparées et ainsi accroitre la répétition d’usage, le nombres de vidéos vues, les pages consultées, et ainsi les revenus publicitaires.

Plus généralement, cette tendance au lancement d’application par les chaînes de télévision inquiétera sans doute les opérateurs qui pourront y voir une menace pour leurs offres et options de contenus TV sur mobile.

via : Broadband TV News

Facebook Mobile : A quoi pourrait ressembler la plateforme mobile de Facebook ?

Des rumeurs courent depuis déjà un moment sur le lancement d’un téléphone mobile par Facebook. L’information est sortie sur TechCrunch US et a vite été relayée sur la blogosphère, si bien que Marc Zuckerberg en personne a dû faire une annonce plus ou moins officielle lors d’une interview accordée à TechCrunch sur la volonté de construire une « couche sociale » pour tous les supports (web, mobile ou autres) et non de lancer un terminal mobile. L’idée étant de se baser sur les systèmes d’exploitation mobiles existants (Android, iOS) pour développer sa propre plateforme de services Facebook.
Si ce correctif est pour le moins clair sur la volonté de Facebook de ne pas se lancer dans le hardware ni de créer son propre OS, des questions restent en suspend sur ce que sera Facebook Mobile et comment il se concrétisera?

Mais demandons nous d’abord pourquoi Facebook souhaite lancer sa plateforme mobile ?
Parce qu’il aurait tord de s’en priver tout simplement ! L’application Facebook sur smartphone a été pendant très longtemps l’application la plus téléchargée et reste encore très bien positionnée dans les ranking de téléchargement. Facebook est par essence adapté au mobile : suivi en mobilité des activités de son réseau, update en temps réel de son profil, passe-temps favori lorsque l’on a rien à faire…
Mais aussi et surtout, parce qu’un réseau social est par définition adapté au mobile et se rapproche fortement d’un réseau de télécommunication. Pour ne citer que quelques exemples, le carnet d’adresse d’un téléphone n’est pas fondamentalement différent des « amis » de son réseau social, les moyens de communication téléphoniques retrouvent leur équivalent sur Facebook (Messagerie, IM, update de profil), le profil utilisateur peut être assimilé à un utilisateur de téléphone (nom, prénom, numéro/page de profil), etc.

Alors à quoi pourrait ressembler Facebook mobile et que pourrait-il intégrer de plus que l’application mobile ?
Tout d’abord, Facebook mobile pourrait aller encore plus loin dans l’intégration des « amis » avec le carnet d’adresses du téléphone, il pourrait d’ailleurs presque se substituer à lui ! Ainsi, on ne choisirait plus une personne dans son carnet d’adresses par son numéro mais par son profil Facebook. On peut ainsi également envisager des fiches de contact beaucoup plus riches où l’on pourrait avant même d’appeler une personne connaitre son humeur du moment, ses dernières news ou sa localisation, sans parler de sa photo de contact qui s’updaterait automatiquement. Cela permettrait en outre de résoudre un problème fréquent chez les détenteurs de portables qui est celui de perdre ses contacts avec son téléphone puisque dès lors tout sera enregistré sur Facebook. Et si Facebook proposait en plus un mode de communication type VoIP via Facebook Mobile pour les appels avec ses « amis » sur PC ou mobile, nul doute que la plateforme mobile trouvera rapidement sa clientèle.
De même que le carnet d’adresses, toutes les fonctionnalités du téléphone pourront être plus intégrées avec le réseau social : l’appareil photo, avec un partage en temps réel sur le réseau social ; le GPS et un positionnement permanent sur Facebook Place ; la messagerie, avec l’utilisation de l’outil de messagerie du téléphone ; ou les notifications et autres updates qui s’intégreront encore plus dans le téléphone.
Mais l’autre fonctionnalité majeure à attendre de Facebook mobile sera incontestablement l’AppStore Facebook. Non seulement parce que plus aucune plateforme mobile n’est lancée sans AppStore aujourd’hui mais aussi parce que les applications sont depuis la création du réseau social un pilier de son succès. Il existe déjà de nombreuses applications sur la version fixe du réseau social et il ne fait aucun doute que ces applications se retrouveront tôt ou tard sur mobile et permettront un usage convergent sur fixe et mobile, comme par exemple, suivre une partie de social gaming depuis son PC ou son mobile sans coupure. Encore une fois, l’offre sera plus qu’alléchante pour les utilisateurs qui souhaiteront ne jamais quitter leur partie de Farmville, alors qu’ils sont chez eux ou en déplacement. Et cette fois, seul Facebook pourra proposer ce service puisque la base d’utilisateurs est déjà présente sur le réseau social pour la version fixe des applications.

Quel bénéfice Facebook peut attendre de cette plateforme ?
Tout d’abord un attrait financier, sur la vente de licences si la plateforme est payante mais aussi d’applications dans le cas où un AppStore serait lancé. Le contrôle de l’internet mobile ensuite. Car comme Facebook est en train de structurer l’information sur l’Internet fixe (par exemple via Facebook Connect), il y a fort à parier qu’ils chercheront à en faire de même sur l’internet mobile via les applications sur Facebook Mobile et la re-création d’applications existantes sur d’autres OS en intégrant en plus une couche sociale Facebook (par exemple, le re-développement de l’appli LeMonde avec une fonctionnalité de partage de l’information directement sur Facebook Fixe et Mobile). Et par là, une connaissance encore plus fine de ses utilisateurs, et donc des possiblités de personnalisation et de ciblage publicitaire encore plus poussées.

Quels sont les risques pour Facebook ?
Le risque n°1 comme à chaque fois que Facebook lance un nouveau service est une diminution des libertés de ses utilisateurs et le risque d’un tôlée de la part de ses détracteurs sur l’utilisation d’informations personnelles.
Mais le choix de baser Facebook sur une plateforme existante comme Android représente à mon sens un risque car il y a fort à parier que Google voit d’un mauvais oeil une plateforme comme Facebook sur son propre OS, surtout quand on sait que Google envisage de lancer sa propre plateforme sociale. De même Apple qui a lancé Ping sur iTunes semble s’orienter de plus en plus sur des logiques sociales et RIM également souhaite faire levier sur BlackBerry Messenger pour enrichir son offre de fonctionnalités sociales. Ainsi pour Google, si les conditions d’utilisation d’Android permettent aujourd’hui une utilisation libre de son OS open source, il n’est pas certain que Google garde cette logique d’ouverture si son propre OS est une menace pour ses services. Cette dépendance est donc risquée pour Facebook et le développement d’un OS, le rachat d’une plateforme existante (comme aurait pu l’être WebOS avant son rachat par HP ou Symbian) ou un partenariat avec Microsoft, actionnaire de Facebook, pour un déploiement sur Windows Mobile 7, auraient peut-être permis à Facebook d’aller plus loin dans son projet de plateforme mobile sans risque de dépendance pour la concurrence. Par contre, Facebook pourra compter sur un allier de poids pour sont projet : les opérateurs télécom qui doivent voir dans ce nouvel arrivant un moyen supplémentaire de justifier la vente d’abonnements à l’internet mobile, notamment auprès d’une population jeune qui n’est pas encore énormément équipée en forfait data mobile.

« Nokia is back », info ou intox ?

Le Nokia World se tient aujourd’hui et demain à Londres et Nokia en a profité pour faire de bien belles annonces sur la sortie de nouveaux portables et services. Assistons-nous enfin au retour de Nokia sur le devant de la scène ou faudra-t-il encore attendre ?

Mais déjà, peut-on parler d’un retour de Nokia ? Nokia a-t-il déjà été sur le devant de la scène finalement ? Est-ce qu’à l’époque de l’hégémonie de Nokia, le succès de la marque ne se faisait pas plus par le bouche à oreille et la qualité de ses produits que par des stratégie d’annonces millimétrées et de communication online, comme le font Apple et Google aujourd’hui ? Est-ce que Nokia n’aurait pas simplement perdu de la place dans le mindset d’une population de consommateurs de smartphones de plus en plus connectés ? Parlons donc de renouveau pour Nokia pour éviter tout amalgame.

Le renouveau de Nokia passe donc déjà aujourd’hui par une communication maîtrisée (le keynote de ce matin en atteste et l’annonce des 260 000 smartphones vendus par jour en a surpris plus d’un qu’en d’autres se chamaillent sur le nombre d’activation ou de mise à jour de leur OS) et l’utilisation de plus en plus importante des médias sociaux comme levier de communication (vidéo virale sur Youtube comme l’ unboxing du N8 ou la proposition de tourner dans un film avec Pamela Anderson) semble témoigner d’une prise de conscience de la part de Nokia de l’intérêt de ce levier de communication.

Mais le renouveau passe également par une gamme de produit plus aboutie. Nokia semble aujourd’hui rattraper son retard sur ses concurrents sur le marché des écrans tactiles (avec les N8 et E7 notamment) et la parenthèse du N97 semble maintenant bel et bien fermée. Nokia a également enrichi son offre de nombreux services, l’Ovi Store, le minimum syndical sur le marché des smartphones aujourd’hui, mais aussi Ovi Maps (la seule et unique offre gratuite de navigation GPS) ou l’intégration poussée des réseaux sociaux dans les appareils (Widget Facebook & Co.). Mais la grande force de Nokia a toujours été et reste encore le hardware, où Nokia semble réellement avoir une longueur d’avance, en proposant de véritable bête de course (APN 12M Px, vidéo 720p), qui ont en plus l’avantage de proposer des connectivités standards (sortie HDMI, sortie USB) contrairement à d’autres, si vous voyez de qui je parle. 🙂

Enfin, Nokia a un réel atout sur lequel il doit jouer, il maitrise la chaîne hardware/Software de bout en bout et a un lien très fort avec les opérateurs. Et quand on connait leur exaspération pour l’iPhone qui ne propose aucune customization de l’appareil, ni de rétribution sur les ventes d’appli ou autres, il y a fort à parier que Nokia sera reçu chaleureusement chez les opérateurs pour revenir aux bonnes vieilles méthodes à l’ancienne où constructeurs et opérateurs marchaient main dans la main, créant ainsi une situation gagnant-gagnant (effort de communication conjoint, plus de téléphones vendus pour le constructeur, plus de visibilité et de fidélité pour l’opérateur). L’accord entre Nokia et Orange aujourd’hui va totalement dans ce sens en renforçant l’intégration des services et contenus des 2 marques, comme par exemple en permettant d’être facturé directement sur la facture de téléphone pour les achats sur l’Ovi Store, sans passer par un système de paiement fermé et propriétaire.

Nokia semble donc bel et bien de retour et ce n’est pas pour nous déplaire !
Bien sûr, le tableau n’est pas totalement rose. On attendait plus de ce Nokia world (qui n’est pas fini!!!). Notamment sur des annonces à propos de Meego, l’explication de la véritable stratégie OS entre Meego et Symbian, la date d’arrivée de Symbian^4 ou la présentation de l’éventuel premier flagship sous Meego…

Mais c’est déjà un bon début, et attendons la suite !

La vidéo de présentation du Nokia E7 présenté aujourd’hui au Nokia World :